Par Eric Steinbring (Office Gemini Canadien, Conseil national de Recherches Herzberg en Astronomie & Astrophysique)
Gemini Nord fête ses 25 ans…
Le télescope Gemini Nord a débuté ses opérations en 1999, montrant ses brillantes photos de première lumière lors d’une cérémonie d’inauguration au Maunakea, à Hawaï, plus tard cette année-là. C’était à l’époque le plus récent des télescopes de 8 m de classe mondiale, particulièrement bien optimisé pour l’infrarouge – y compris, par exemple, l’utilisation d’argent pour les miroirs au lieu de l’aluminium habituel – et capable d’obtenir les meilleures images possibles pouvant être obtenu à partir du sol. Grâce à Altair, le système d’optique adaptative (AO) construit au Canada, il a ensuite capturé la célèbre première image directe d’un système multiplanétaire à l’aide de NIRI (l’imageur proche infrarouge) dirigé par Christian Marois. Sa superbe qualité d’image a également permis de tester la théorie de la relativité générale d’Einstein en observant les étoiles du centre galactique avec NIFS (Near-infrared Integral Field Spectrograph), qui a contribué à l’attribution d’un prix Nobel en 2020. Bien que NIRI et NIFS soient tous deux hors service maintenant, deux nouveaux IFU ajoutés depuis dans GNIRS (Gemini Near-Infrared Spectrograph) couvrent deux modes similaires de résolution spatiale faible et résolution spatiale élevée, pour remplacer ces instruments. Et il reste encore à venir GPI 2.0 (Gemini Planet Imager 2.0) pour l’imagerie AO à contraste élevé, ainsi qu’un système AO de nouvelle génération mis à jour pour alimenter GIRMOS (Gemini InfraRed Multi-Object Spectrograph), un autre instrument pancanadien qui rejoindra Gemini Nord.
Et vous recevez un cadeau: IGRINS-2 est désormais disponible!
Le spectrographe infrarouge à réseau immergé 2 (Immersion GRating INfrared Spectrograph 2, IGRINS-2) a été mis en service. Il s’agit d’un spectrographe de haute résolution (R~45 000) dans le proche infrarouge qui peut couvrir pratiquement toute la gamme des longueurs d’onde, de 1,5 à 2,5 microns environ, en une seule exposition. Cette prouesse est rendue possible grâce à son système optique à réseau immergé en silicium, conçu avec efficacité. Désormais un instrument de Gemini Nord, il a fait l’objet d’une phase de vérification du système réussie en juillet, démontrant les procédures logicielles et opérationnelles de bout en bout, et permettant de le proposer pour la première fois au semestre 2025A em mode risques-partagés. Les données traitées dans le cadre de ce programme d’observation, notamment la spectroscopie à haute résolution d’atmosphères d’exoplanètes possibles et la recherche d’étoiles pauvres en métaux, sont mises à la disposition du public afin de montrer les capacités d’IGRINS-2 aux utilisateurs potentiels (voir : https://www.gemini.edu/instrumentation/igrins-2). Cet instrument devrait être familier à certains: il s’agit d’un quasi-clone d’IGRINS, qui a été un instrument visiteur à Gemini Sud pendant plusieurs années et s’est avéré très populaire, parfois de manière comparable à GMOS-N et -S (Gemini Multi-Object Spectrographs), qui sont toujours les instruments Gemini préférés de la communauté, tant au Nord qu’au Sud.
Rappel: La date limite de l’appel de demandes 2025A du semestre régulier (https://nrc.canada.ca/fr/recherche-developpement/produits-services/services-techniques-consultatifs/gemini-informations-specifiques-au-canada-phase-i) est fixée au mardi 1er octobre à 16 heures HAP (19 heures HAE). Notez que certains partenaires ont des dates limites différentes, par exemple les États-Unis, où la date limite pour l’appel de demandes 2025A est la veille. Il en va de même pour l’appel de demandes mensuel habituel pour le programme de Retour Rapide (=Fast Turnaround) pour les demandes plus modestes, qui est fixé à midi, heure d’Hawaï, le lundi 30 septembre, date de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada.